Publié par Isabelle le 11 novembre 2024
Partie en tant que bénévole depuis un mois au Bénin, Isabelle nous livre sa perception à mi-parcours sur cette aventure unique et inoubliable.
“Cela fait maintenant plus d’un mois que je suis à Parakou, à mi-parcours de ma mission que j’effectue avec l’association Espoirs d’Enfants” indique Isabelle.
Une expérience hors du temps
“Je peux dire désormais que j’ai adopté la tendance culturelle et naturelle des béninois à avoir une attitude plus détendue à l’égard du temps. Le stress de ma vie toulousaine a complètement disparu. Oui oui vraiment.Et fort heureusement d’ailleurs, comment vivre pleinement ma mission si je calque notre modèle d’efficacité à la pierre angulaire que sont la ponctualité, la valeur du temps et sa gestion.
Ne pas penser non plus que les béninois procrastinent ou ne connaissent pas l’urgence, ils consacrent simplement beaucoup plus de temps aux relations sociales et aux discussions.
Ils accordent aussi plus d’importance à accomplir leur travail dans un délai plus ou moins imparti plutôt qu’à respecter un calendrier rigide avec des échéances. Il conviendrait peut-être de s’attaquer à la perception de cette valeur du temps et à l’utiliser plus efficacement pour plus de progrès et de réussite.
N’entrave t’elle pas le développement dans des cycles d’inefficacité? Mais les facteurs culturels et historiques ainsi que les infrastructures permettent difficilement les changements.
Ma vie ici est tellement riche en activités et en discussions, le temps n’a plus vraiment d’importance, c’est étrange d’avoir l’impression d’être arrivée il y a peu et en même temps d’être ici depuis très longtemps.
Je passe beaucoup de moments à échanger avec les équipes mais surtout avec Ismaël, le responsable local. Il est toujours disponible pour répondre à toutes mes interrogations ou mes sujets d’étonnement; sur des sujets comme la religion, le mode de vie, les traditions, les coutumes, l’éducation, le travail, les relations humaines etc…Nos différences sont riches d’enseignement et nos échanges permettent tellement mieux la compréhension de l’autre.
Et c’est tellement important pour moi de me nourrir de toutes les connaissances qu’il me transmet.
Je le remercie infiniment pour tout ce qu’il me donne et m’apporte. Mes journées sont rythmées par des moments quotidiens à la carrière de granit avec les enfants, le Grand Marché de Parakou avec les adolescentes et les activités dans la ville avec Ismaël.
Nous allons à la rencontre des familles et des enseignants, nous accompagnons parfois aussi les enfants dans le bus au retour de l’école Espoirs d’Enfants.Je n’ai pas le temps de m’ennuyer, je suis toujours très occupée, tranquillement et sans pression, au rythme africain.
Pendant mon temps libre, les soirs et les week-ends, j’en profite pour lire un peu, sortir au restaurant dans Parakou, voir un match de foot, ou partir boire un verre avec Ismaël, ses amis et/ou les équipes après le service. J’en profite également pour me faire tresser les cheveux ou faire quelques courses.
Il y a également les personnes présentes à la maison diocésaine où je suis logée ainsi que les visiteurs venant de multiples horizons. Nous échangerons fréquemment, quelle richesse humaine!
La société béninoise est principalement communautaire, et partage un fort sentiment de collectivisme, c’est un vrai atout permettant de rencontrer les populations bien plus facilement qu’en France où nous sommes autocentrés bien souvent.
J’adore cette vie « fourmillante » et « grouillante » qui règne en permanence autour de moi.
Je me réserve néanmoins une journée par semaine, loin du bruit, de la poussière et de l’agitation quotidienne pour me ressourcer en me rendant à la piscine. J’ai trouvé mon petit havre de paix et de repos. Il n’y a jamais personne, les béninois ne s’y rendent jamais; l’eau ne semble pas être un élément qu’ils affectionnent particulièrement contrairement à moi. Son coût est également un frein pour eux. Et puis, avec une température extérieure autour de 30 degrés actuellement, ils sentent la fraicheur souvent.
Je profite donc d’un petit écrin de verdure dans le silence le plus absolu.
Alors si vous hésitez encore pour partir en mission avec l’association Espoirs d’Enfants, n’hésitez plus, faites comme moi, osez, vous ne le regretterez pas.