Témoignage : De la pub à l’humanitaire…


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Publié par admin le 9 novembre 2018

Photographe et vidéaste, Nicolas a accompagné Espoirs d’Enfants début novembre au Bénin. Il nous livre ses impressions sur le pays et les actions menées par l’association. 

Je ne suis pas parti filmer des personnes dans le besoin… J’ai pris un billet pour une aventure humaine où chacun a besoin de l’autre pour se révéler. Il suffit de le faire pour s’en rendre compte.

Le temps c’est de l’argent…
… alors si je le donne c’est pour une plus grande cause. Je n’avais rien demandé pourtant… Mais j’y aspirais. Ça commence par un besoin, quelque part, un rôle à prendre. On me fait une proposition, j’écoute ma petite voix et je saisis l’opportunité. C’est pour moi mettre la main à la pâte, une action laissant l’indifférence de côté, une graine à planter, de nouveaux horizons.
Annoncé par des turbulences à l’aller, recueilli par une sueur chaude à l’arrivée, j’arrive alors au Bénin, loin de mon environnement quotidien. Début novembre 2018, 30° en moyenne, ma première fois en Afrique sub-saharienne, anciennement l’Afrique-Occidentale française (AOF) ou vulgairement dit l’Afrique Noire. C’est l’effusion d’une nouvelle culture qui s’offre à moi. À Cotonou, capitale économique du pays, ça grouille, ça bricole, ça part et klaxonne dans tous les sens… Habitué à la vidéo et en quête de projets sensés, j’ai accepté d’accompagner Isabelle, Présidente super-active de l’association Espoirs d’Enfants dans une de ses nouvelles aventures humaines. La mission est simple : rendre compte des différents projets que mène l’association sur place. Autrement dit, recueillir des témoignages, filmer un savoir-faire, une envie de s’en sortir ou d’aller plus loin ; immortaliser l’instant, un accueil souvent chaleureux, une fête, un pique-nique ; prendre en photos des visages souriants pour la plupart, des paysages, des accolades et tout le reste… Puis, c’est finalement espérer une quelconque retombée positive pour ces gens, pour qui je serais tour à tour « yovo » (étranger en Béninois), « paturé » (blanc), caméraman, « tonton » ou Nicolas.

Porter un regard sur l’autre 

La difficulté a été de devoir porter un regard sur l’Autre. Qu’il accepte d’être filmé pour se faire aider. Pas si facile pour des africains dans des conditions difficiles, parfois soucieux de leur droit à l’image, manifesté par un vif refus de collaborer au cliché. Je dois faire face à leur dignité ou une certaine fierté, car d’autres au contraire, avides, sont enclins à prendre la pose et en redemandent. Tout ça implique une confiance à acquérir malgré un passé douloureux. Pour preuve je suis passé et repassé prendre en photo la porte du Non-Retour, bâtie en mémoire du trafic d’esclaves à Ouidah. Un symbole fort.

La caméra comme témoin, la perche et la main tendue, durant ce voyage nous avons pris la route pour des négociations en dehors de la place « Chacha » (anciennement connue pour marchander des hommes), du support matériel ou des jouets, un ballon, un don. Pas de temps à perdre mais plutôt à gagner. Le programme est chargé, riche en émotions, en rencontres et en apprentissage. Sur place nous sommes une oreille à qui parler pour un murmure africain. À l’année c’est une voix portée par l’association, épaulée par ses partenaires (industriels, commerciaux, privés, mais humains avant tout) et en étroite collaboration avec des locaux tels que le Père Yaceinth, Sœur Tiziana, Ismaël, Reine, Armel, Serge, Franck, Claudine, Jolidon, Maurice…

Pour le bien de Béninois(es)
Tout ça en faveur de 300 casseurs de pierres aux conditions de travail négligées à qui l’association a pu offrir des masques et des lunettes de protection ainsi qu’un goûter. « Que Dieu vous protège » on aura pu entendre dire… Et aussi des hommes agriculteurs et soucieux de leur santé, représentés par Mathias, producteur de Soja Bio à Guinagourou ; des femmes émancipées et transformatrices de soja, incarnées par Sala ; mais aussi des jeunes et très jeunes femmes à l’enfance bafouée, pour ne pas dire des enfants exploités sur les marchés…criant de joie à la vue d’une nouvelle corde à sauter. Puis j’ai fini par jouer un dimanche avec Marc, Josué et leurs camarades de l’orphelinat. Un match de football, une pose devant l’objectif ou un sourire de loin. Des moments et des gestes simples, mais une aide cruciale et digne pour simplifier leurs vies (et la mienne). De la houe à la charrette, pas de manche ni de mendiant mais une aide précieuse glanée au revers du bâton. De l’oeuf à la poule aux oeufs d’or en passant par le coq français ou les poulets de Janzé, c’est un échange de savoir-faire pour ne pas répéter les erreurs faites par le passé.

Il suffit de le faire

C’est finalement espérer un monde meilleur à travers un enrichissement sans argent. Certains, non sans procuration, vous diront que c’est important pour eux d’aider les gens qui en ont besoin. D’autres agissent par amour, passion, dépit ou dévouement… C’est un (r)apport humain avant tout. Ce que je sais, c’est qu’il suffit de le faire. Faire sa part, son possible, comme le fameux colibri combattant les flammes de l’incendie par sa minutieuse contribution. Pas besoin d’être pompier… Et puis on entendra, qu’au fond, ça fait du bien. De l’écrire aussi et d’en parler autour de soi ou sous l’arbre à palabres.
« On ne peut pas peindre du blanc sur du blanc, du noir sur du noir. Chacun a besoin de l’autre pour se révéler. » (Proverbe africain)
Nicolas

 

Instagram : nico_belom

Vimeo : vimeo.com/belom

#ilsuffitdelefaire

 

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