Publié par Isabelle le 23 novembre 2024
Elevée par sa grand-mère, Prunelle est une petite fille de 8 ans, arrivée courant octobre au centre de la carrière de Parakou. Grâce à la bienveillance de l’équipe en place, au fil des jours, ses yeux ont retrouvé un peu d’éclat et de joie. Récit.
Le centre d’éveil et d’alphabétisation Espoirs d’Enfants a été ouvert afin d’accueillir les enfants présents sur la carrière. Au lieu de travailler avec leurs familles à casser des pierres, ils sont dans un lieu sécurisé et découvrent pour la première fois les jeux, les crayons et les prémices de l’école.
Abigail, l’une des institutrices, est en charge des tous petits et de ceux qui n’ont jamais été scolarisés.
Les enfants, malgré la pauvreté et le manque de tout, sont joyeux, attachants et plein de joie de vivre.
Après une activité de coloriage, l’institutrice remarque un dessin en particulier. C’est le seul, parmi la trentaine réalisée, dont la page est entièrement recouverte de noire. Il ne reste aucun espace permettant de deviner que le papier était blanc au départ.
Abigail nous livre l’histoire de cette petite fille.
Courant octobre, Prunelle, 8 ans, arrive seule à la carrière. Elle est originaire d’Abomey, une ville du sud Benin, située à 300 km de Parakou environ. Ses parents ne peuvent pas subvenir à ses besoins et l’ont confiée à sa grand mère qui est concasseuse de pierres.
Son père est polygame, il a deux femmes et 10 enfants. Il est chauffeur de taxi.moto et gagne moins d’un euro par jour, sa mère ne travaille pas. La petite Prunelle vit désormais avec sa grand-mère, âgée d’environ 60 ans, et deux de ses frères, (confiés également) dont l’un est handicapé.
Elle ne parle pas le français, sa langue maternelle est le fongbé, n’a jamais été scolarisée, et ses vêtements sont déchirés et très sales. Les stigmates de la malnutrition rendent son corps si frêle et si fragile. Quand nous la portons dans nos bras, nous faisons doucement de peur de la casser.
Et le pire, c’est la lumière dans ses yeux qui est éteinte…
Notre merveilleuse institutrice Abigail lui accorde une attention toute particulière, lui apprend le français avec sa douceur naturelle. Et déjà, des progrès se font sentir, elle s’exprime un peu, après seulement quelques semaines au centre Espoirs d’Enfants.
Abigail a découvert également que la petite fille aime la danse et la musique, elle y puisse un tant soit peu d’énergie et y trouve un doux refuge.
Notre couturière Fideline, touchée et très émue par l’histoire de Prunelle, a proposé que les adolescentes du marché, inscrites aux cours de couture sur le marché, lui confectionnent une jolie robe.
Quelle équipe formidable sur place pour s’occuper de tous ces enfants!
Nous avons espoir, qu’avec le temps, la douleur que nous ressentons au plus profond de nos cœurs chez Prunelle s’atténue le plus possible.