Parakou : rencontre avec trois participantes au concours de dessin


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Publié par Isabelle le 20 juin 2020

Tout comme 245 fillettes travaillant sur le marché de Parakou, Rachida, Salima et Samira ont
participé au concours « Dessine tes espoirs d’enfants » organisé par l’équipe en place. Elles
nous ont confié leur histoire, leur vie et leurs espoirs d’enfants.

Rachida, 8 ans,  vendeuse ambulante depuis ses 6 ans

portrait d'une petite fille avec son dessin

Rachida, 8 ans, est originaire d’un village situé à une cinquantaine de kilomètre au sud de la ville de Parakou. C’est à l’âge de 6 ans qu’elle arrive sur le marché, loin de sa famille, pour travailler pour le compte d’une commerçante.

Depuis, elle parcourt chaque jour les allées de ce grand marché international pour vendre des yaourts disposés dans une caisse qu’elle porte sur la tête.

C’est rapidement et en cachette, par peur d’être maltraitée, que Rachida vient à la Baraque. Elle s’y arrête pendant 15 ou 20 minutes, une à deux fois par semaine, le temps de s’y reposer, se distraire un peu mais aussi pour apprendre l’alphabet. Une opportunité pour s’instruire car elle n’a jamais fréquenté une école. Un moment de répit dans une enfance volée.

Si Rachida a participé au concours de dessin qui était organisé à l’occasion de la Journée de
l’Enfant Africain, c’est pour gagner la robe, premier prix du concours.
Son espoir d’enfant ? retourner vivre dans sa famille, parmi les siens.

Salima, 12 ans, vendeuse et nounou

Salima, 12 ans est originaire d’un village de l’est du Bénin, à quelques kilomètres de la frontière avec le Togo. Elle est arrivée en début d’année à Parakou, placée par un oncle, pour s’occuper du dernier enfant d’une commerçante. Son quotidien est désormais d’arpenter le marché avec le bébé sur le dos et son panier de marchandise sur la tête. Elle vend des citrons et des noix de coco et ne va plus à l’école.

L’arrivée sur ce grand marché a dépaysé la fillette qui vient d’un milieu rural. C’est la première fois qu’elle se rendait dans une grande ville. Les premiers mois ont été difficiles, car passés loin des proches. Rapidement, elle se fait des camarades parmi les autres vendeuses.

Ce sont ces autres petites vendeuses qui lui ont parlé de la Baraque. Elle est d’abord venue voir et désormais elle participe avec joie aux activités.

Sa patronne l’autorise à venir. Salima vient donc plusieurs fois par semaine et parfois plusieurs fois dans la journée. « Je viens à la baraque pour apprendre à écrire mais aussi pour dessiner » nous raconte-t-elle. Elle apprécie beaucoup la Baraque et cela lui rappelle un peu lorsqu’elle s’amusait dans son village.

Salima a participé au concours « pour gagner quelque chose ». Une trousse en tissus est en effet offerte à chaque participante.

Son espoir ? avoir un jour sa propre et grande boutique

Samira, 16 ans, vendeuse, rêve de devenir autonome.

Arrivée à l’âge de 11 ans sur Parakou, Samira travaille en journée sur le marché à vendre des yaourts. En soirée, de retour au domicile de ses patrons, elle y effectue les travaux domestiques.
“Lorsque je suis arrivée à la ville, j’ai trouvé tout étrange car je ne connaissais que la brousse”.

Depuis 5 ans, Samira n’est jamais retournée dans son village et n’a pas revu les siens.

Depuis l’ouverture du centre il y a 4 ans, Samira se rend régulièrement à la baraque, un lieu où elle oublie ses soucis et sa solitude, nous indique-t-elle. Au fil du temps, elle y a retrouvé quelques filles du même village, avec qui elle partage de brefs instants de complicité et de fous rires.

Avec l’équipe elle « apprend les conseils de vie », participe aux cours d’alphabétisation, parfois aux ateliers couture et aux travaux manuels.
N’ayant jamais fréquentée l’école, Samira était illettrée à son arrivée. Désormais grâce aux cours, elle sait lire, écrire et compter. Sa fierté.

Son espoir d’enfant ? Ne plus travailler pour quelqu’un, gagner son propre argent et plus tard avoir un commerce.

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