Publié par admin le 8 avril 2014
Passionné de photos et sensible à la cause des enfants du marché Cotonou, Sylvain s’est proposé durant quelques heures de jouer le caméraman pour le compte de l’association. Une expérience dont il se souviendra longtemps !
Investi depuis plusieurs années sur les questions de développement social, durable et solidaire, j’ai rencontré Isabelle à l’occasion de mon dernier voyage au Bénin.
Celle-ci m’a présenté ses différents projets et m’a expliqué qu’elle souhaitait faire un petit film sur la thématique des enfants esclaves au Bénin pour l’association Espoirs d’enfants.
Sensible aux questions de justice sociale et passionné de photos, j’ai tout naturellement proposé à Isabelle de l’accompagner sur le marché de Cotonou pour l’aider à réaliser son film. Le rendez-vous étant pris, nous nous sommes donc retrouvés quelques jours plus tard, armés de notre caméra, d’un guide et de toute notre énergie.
Soucieux d’intervenir sans créer de trouble ou de risquer de nous faire agresser, nous avons sollicité l’aide d’un garde de police afin de pouvoir nous déplacer sans encombre au milieu des ruelles de ce marché immense pour pouvoir filmer « sur le terrain » les enfants contraints à exécuter une multitude de petites tâches.
Plusieurs fois des marchands et des passants nous ont demandé de ranger notre matériel ou de quitter les lieux. Ainsi, notre reportage en caméra « semi-cachée » s’est réalisé dans une atmosphère tendue. « C’est interdit », « Vous n’avez pas le droit », « Partez… », « Vous allez voir ce que l’on va vous faire… » … ont souvent été les premiers mots d’accueil. Malgré nos sourires, notre réaction rapide, la présence d’un garde de police et d’un guide local, nous avons bien ressenti le caractère gênant de ce reportage. Il est même quasi certain que sans la présence du garde nous aurions pu être agressés physiquement.
Ainsi, durant les 2 heures passées sur le marché, chaque fois que j’ai du enclencher la caméra pour enregistrer une petite vendeuse, un enfant déchargeant des marchandises, des petites filles rangeant et balayant des étales, je sentais tous les regards environnant se braquer sur moi et mon cœur s’accélérer, probablement dopé par ce sentiment d’insécurité global.
Au final nous avions réussi, les images étaient dans la boite et ces souvenirs resteront à jamais gravé dans ma mémoire !
Sylvain Hatesse, Eco Focus.